Étudiant et aidant : sur qui m’appuyer ?
Mobilisé par l’aide d’un proche lorsque l’on a entre 18 et 25 ans : sur qui s’appuyer ?
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Si vous avez cliqué sur cette vidéo, c’est peut-être que vous avez un parent, une sœur ou un frère dépendant, malade ou en situation de handicap, que vous aidez au quotidien ou de temps en temps.
Si vous avez entre 18 et 25 ans, vous êtes ce qu’on appelle un jeune adulte aidant.
Vous trouvez cela tout à fait normal et pourtant c’est un rôle que vous n’avez pas choisi.
Il transforme votre quotidien et peut durer toute une vie.
Quelles sont les conséquences de cette situation sur la vie d’étudiant ou de jeune professionnel qui est la vôtre ?
Que propose-t-on en France pour soutenir les jeunes adultes aidants ?
C’est ce que nous allons voir dans cette vidéo.
N’hésitez pas à mettre en pause pour suivre à votre rythme.
Emma a 20 ans. Elle est étudiante en L2 de Psycho et habite chez ses parents avec son petit frère de 15 ans. Sa mère souffre d’une maladie chronique très invalidante. Lorsque ses cours sont terminés, Emma rentre directement chez elle pour l’aider à faire les courses ou préparer les repas, ranger la maison ou conduire son frère à ses entrainements de foot. Le week-end, elle travaille dans une boulangerie pour apporter un complément de revenu à la famille et ne trouve pas le temps de sortir pour retrouver ses amies.
Selon vous, Emma est-elle aidante ?
Et bien OUI !
En effet, d’après le Code Social de la Famille, un jeune aidant est un enfant, adolescent, ou jeune adulte de moins de 25 ans qui vient en aide dans sa vie quotidienne, de manière régulière et fréquente, à un membre de son entourage proche qui est malade, en situation de handicap ou de dépendance.
Savez-vous qu’en France, 1 jeune étudiant sur 10 serait un jeune adulte aidant, soit environ 450 000 étudiants ?
Le quotidien d’Emma ne ressemble pas vraiment à celui de ses amis de fac mais elle n’a peut-être pas conscience que l’aide apportée à sa famille a des conséquences sur sa vie de jeune adulte.
Des études internationales ont montré que l’aide apportée par un aidant pouvait avoir des conséquences positives mais aussi négatives sur la vie quotidienne.
Et vous, quel impact cela a sur vous d’aider votre proche fragile ?
Je vous invite à prendre un stylo et une feuille ; à noter d’un côté les impacts positifs sur votre vie et de l’autre côté, les impacts négatifs.
Les jeunes aidants développent de belles capacités d’empathie, d’écoute et de respect envers les autres. Ils possèdent aussi d’excellentes capacités d’analyse, d’adaptation et d’autonomie.
En revanche, leur rôle d’aidant à un impact sur leur santé physique et mentale, leur scolarité ou leur activité professionnelle et leur vie sociale.
Une étude récente du Laboratoire de Psychopathologie et Processus de Santé de l’Université Paris Cité montre que les jeunes adultes aidants souffrent de douleurs dorsales, de fatigue, d’épuisement, d’insomnie mais aussi de stress, de solitude voire de tristesse ou de colère car ils se perçoivent différents des autres jeunes de leur âge.
Ils sont aussi plus sujets à la consommation de drogues, d’alcool, aux relations sexuelles non protégées qui sont vues comme des échappatoires à leur rôle d’aidants.
Plus l’aide apportée à leur proche est importante, plus leur santé est dégradée.
En effet, ils vont très souvent négliger leur santé en faveur de celle de leur proche aidé.
À ce titre, l’association JADE Jeunes Aidants Ensemble travaille à sensibiliser les acteurs des secteurs de la santé et du médico-social et les médecins libéraux à ces problématiques qui sont de véritables enjeux de santé publique. Elle propose des moments de rencontres, de retrouvailles pour les enfants et adolescents aidants et ponctuellement apporte conseils et moments de répit pour les jeunes adultes aidants.
Lorsque l’on interroge les jeunes adultes aidants sur ce qu’ils souhaitent, la très grande majorité demande à pouvoir se reposer, souffler, faire des rencontres et des activités, ou encore partir quelques jours de la maison.
Ils aspirent aussi à vivre des temps de partage et d’échanges avec d’autres jeunes dans la même situation qu’eux.
Emma se fait un devoir de rester à la maison pour apporter soutien et réconfort à sa mère. Elle rencontre des difficultés à combiner son rôle d’aidante et de jeune adulte en construction. Elle éprouve régulièrement le sentiment de solitude et d’épuisement.
Et vous, quel est votre niveau de fatigue sur une échelle de 1 à 10 ?
Si votre réalité ressemble à celle d’Emma, vous pouvez par exemple, faire appel à la Pause Brindille.
En effet, ce réseau de jeunes aidants propose un service d’écoute par chat-sms ou téléphone.
Vous pouvez aussi consulter Ma Boussole Aidant, site qui répertorie les offres locales d’accompagnement des aidants et présente les aides possibles.
Vous êtes aussi bienvenus chez Nouveau Souffle, en effet, des groupes de partage vous sont dédiés.
Il est important de garder à l’esprit que vous avez le droit de vous reposer, de vous accorder du temps pour remplir votre réservoir de bien-être.
Le répit est inscrit dans la Loi et des solutions existent aussi pour les jeunes adultes aidants. Il est à noter qu’à partir de 18 ans, vous avez accès aux mêmes aides et droits que les adultes aidants. L’aide au répit permet de vous libérer du temps pour vous reposer et éviter l’épuisement.
Manquer de temps pour travailler-réviser, vous absenter des cours régulièrement ou bien choisir de faire des études près de votre domicile peuvent être des conséquences liées à votre situation de jeune aidant.
Savez-vous qu’il existe des aides spécifiques à votre situation ?
Dans l’Enseignement Supérieur, les étudiants peuvent bénéficier d’un aménagement du rythme des études.
Désormais, l’engagement des étudiants aidants est valorisé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
En effet, il est reconnu que cette situation d’aidant permet d’acquérir et de développer des aptitudes, compétences et connaissances dans un cadre autre que celui de leur cursus de formation.
Enfin, si vous êtes entré dans la vie active ou sur le point d’y entrer, sachez que vous pouvez demander à votre employeur de bénéficier du congé proche aidant.
Vous êtes peut-être divisé entre l’envie d’être un « bon étudiant » ou « jeune pro » et un « bon proche aidant ».
Il n’est pas toujours facile de parler de votre situation autour de vous, de gérer le quotidien ou de demander de l’aide.
Dites-vous que dans votre amphi, votre salle de cours, au travail, il y a d’autres jeunes adultes aidants et qui parfois s’ignorent.
L’équilibre entre étudier ou travailler et aider vous semble impossible à atteindre alors ne restez pas seul, cherchez localement des appuis et des espaces de ressourcement.
Nous arrivons au terme de cette vidéo. Si elle vous a plu, pensez à la partager !
Et si vous souhaitez approfondir et échanger sur votre situation d’aidant, renseignez-vous sur les accompagnements individuels et les ateliers proposés par l’association Nouveau Souffle.
Ces accompagnements sont pris en charge vous trouverez le lien d’inscription sous cette vidéo.
À bientôt peut-être, prenez soin de vous !
Approfondir la notion en atelier
Mobilisé par l’aide d’un proche lorsque l’on a entre 18 et 25 ans : sur qui s’appuyer ?