Développer ma capacité à accepter et lâcher prise

Bonjour, je suis Béatrice PEDO, coach et formatrice Nouveau Souffle.

Dans cette vidéo, je vous propose de découvrir comment développer votre capacité à accepter et à lâcher prise.
En quoi est-ce utile me direz-vous ? N’avons-nous déjà pas suffisamment à faire ? Maman d’un enfant polyhandicapé, je dois gérer le planning des RDV médicaux, c’est usant. Ou fils d’une personne atteinte d’Alzheimer, je dois mettre ma mère dans un EHPAD spécialisé alors que nous avions convenu tout sauf l’EHPAD ! Alors proposer d’apprendre l’acceptation, nous n’en avons ni le temps ni l’envie ! Notre vie est un combat permanent.
Je comprends. Pourtant il y a une chose que vous devez savoir : le refus d’acceptation est LA source la plus puissante de stress.
Vous souhaitez retrouver un chemin plus serein, en dépit de vos difficultés et préoccupations quotidiennes ? Vous souhaitez pouvoir retrouver des moments de qualité avec ceux qui vous sont chers ?
Je vais vous faire découvrir en quoi cette capacité à accepter et à lâcher prise peut devenir la clé pour une vie pleine et belle. Prêts pour cette découverte ?
Pour que cela soit efficace, il est important de partir de votre situation. Je vous invite à prendre quelques instants pour mettre des mots sur ce qui est difficile pour vous à accepter dans votre rôle d’aidant.

Prenez le temps de préciser : est-ce la maladie de votre proche ? Certaines choses qu’il ne peut plus faire en particulier ? Est-ce le regard des autres ? Est-ce vos limites ? Si oui, laquelle en particulier ? Avez-vous du mal à accepter quelque chose qui s’est passé, qui n’aurait pas dû se passer comme cela, et qui tourne en boucle ? Est-ce difficile d’accepter de ne plus pouvoir avoir de temps pour vous ? Ou d’accepter ce qui vient ?

Fondements théoriques
Ensuite, entendons-nous sur cette notion d’acceptation ; ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas.
– Accepter ce n’est pas aimer ce qui est, ni le désirer
– Accepter ce n’est pas rester passif devant les événements
– Accepter c’est arrêter de se torturer l’esprit pour chercher à comprendre pourquoi cela est arrivé
– Accepter c’est, bien que nous voudrions que les choses soient différentes, renoncer à la colère, à la peur, à la résistance inutile.
Je m’appuie sur les travaux de Steven HAYES professeur de psychologie à l’université de Reno dans le Névada. Il a développé dans le cadre des thérapies comportementales et cognitives, la thérapie de l’acceptation et de l’engagement. De quoi s’agit-il exactement ?
Il démontre de façon scientifique comment nos pensées, nos stratégies d’évitement, de contrôle ou de révolte nous amènent à une impasse : épuisement et perte de sens.

Image du chevalier
En effet, face aux difficultés, nous avons tendance à mettre en place des stratégies pour nous protéger soit en apprenant à donner des coups soit en les encaissant. Nous sommes comme des chevaliers. Nous avons recouvert une cote de maille, ajouté un plastron, un casque et nos mains sont chargées d’une épée et d’un bouclier. Ainsi nous nous sentons forts, solides, nous sommes blindés émotionnellement. Mais ce chevalier porte un équipement bien lourd chaque jour, qui l’épuise. Va-t-il tenir longtemps ? S’il tombe, comment pourra-t-il se relever ? Le casque l’empêche de voir les opportunités, une journée de répit par exemple. Ses mains étant prises par le bouclier et l’épée, comment peut-il saisir la main amie tendue ? La cote de maille qui le protège, l’empêche d’accueillir ses émotions, sa fragilité et de veiller à sa propre santé et à son bien-être.
Je vous invite maintenant à prendre le temps de vous interroger. N’hésitez pas à mettre la vidéo en pause si besoin. Quelles sont mes stratégies de protection et de lutte qui sont autant de casque, cote de maille, bouclier ? Et après en avoir identifié 2 ou 3, posez-vous la question : quel élément de mon armure, suis- je prêt à retirer dans les prochains jours ? Cela ne sera pas simple et demandera du courage.
C’est ce que Chloé, maman de Théo atteint de troubles du spectre autistique, a expérimenté. Théo connaît un grand retard dans son développement et a des crises aussi imprévisibles que violentes. Chloé et son mari, ont appris à gérer les crises de Théo et refusent catégoriquement de confier Théo à ses grands-parents, mêmes pour quelques heures. Ayant pris conscience de sa peur, et devant l’insistance de ses parents, Chloé a accepté de leur confier Théo pour quelques heures pour commencer, puis par la suite pour un week-end. Elle a ainsi déposé son bouclier et son épée pour accueillir cette aide précieuse.

Image du papillon
Le professeur Hayes nous engage aussi à prendre au sérieux nos pensées et ruminations qui peuvent tromper notre esprit et nous faire perdre le fil conducteur de notre existence.
Prenons une image. Nos pensées sont comme un papillon. Quand tout va bien, il est attiré par le soleil, il virevolte en fonction des fleurs à butiner, des courants d’air frais, des parfums à humer. Dans les périodes sombres c’est-à-dire quand nous sommes confrontés aux difficultés, le papillon se retrouve dans la nuit et prend des lampadaires pour le soleil qu’il recherche. Il peut ainsi tourner autour de cette lumière artificielle et perdre son chemin.
Dans les moments difficiles, il peut être utile de clarifier ce qui est réellement important, ce qui compte dans la vie et dans les relations que nous avons avec notre entourage.
Pour y arriver, je vous propose de prendre le temps de réfléchir. N’hésitez pas à mettre la vidéo en pause si besoin. Qu’est-ce qui est mon vrai soleil ? Qu’est-ce qui guide ma vie ? Est-ce de rester disponible pour ma famille ? Est-ce de vivre une vie spirituelle ? Est-ce de mener une vie saine ? Faire du sport ? Ensuite vous pouvez choisir une action simple qui va vous permettre de vivre concrètement cette orientation au quotidien.
Et à l’inverse, quels sont mes lampadaires ? Est-ce mes « il faut », qui m’enferment dans du perfectionnisme que je n’ose pas réinterroger et qui empoisonnent mon entourage ? Est-ce mon incompréhension et ma rage quand je constate, avec la maladie dégénérative de mon conjoint, qu’il n’est plus possible de faire de projet. Toute initiative même la plus modeste peut être remise en question par une dégradation soudaine de son état ? Et dans ce cas, est-ce que je continue de tourner autour de mon lampadaire ou est-ce que je mets en place une petite action qui m’orientera vers mon soleil ?

Exercice pour gérer son mental
Pour aller plus loin et consolider ce travail d’acceptation, je vous propose 2 autres exercices.
Si vous êtes sujets aux ruminations, je vous propose d’essayer d’observer ce qui se passe dans votre tête sans jugement, juste observer. Pendant la journée, observez ce qui se passe dans votre tête et traitez votre mental comme s’il s’agissait d’une autre personne et faites des constats. Par exemple « tiens voilà que Monsieur mental pointe son nez », « Ah Monsieur mental s’inquiète encore ! « . « Je ne suis pas un bon fils ! : Merci Monsieur Mental pour cette croyance peu constructive ! Alors, ce serait quoi, dites-moi être un bon fils ?  »
Vous pouvez aussi mentalement mettre ces croyances dans un sac, lesté d’une grosse pierre et le jeter dans une mare imaginaire pour vous en débarrasser.
Vous serez ainsi petit à petit en mesure d’accueillir vos pensées en vous détachant d’elles.

Exercice pour apprendre la pleine conscience
Un autre exercice est d’apprendre à goûter l’instant présent. Comme vos journées sont chargées, je vous propose au moment du repas, d’apprendre à manger en pleine conscience.
Pour commencer procédez avec lenteur et prenez tout votre temps pour accomplir chaque mouvement et prendre conscience de ce que vous vivez au fur et à mesure. Quand vous saisissez votre fourchette demandez-vous ce que cela vous fait. Lorsque vous mettez la nourriture dans votre bouche (par petite bouchée), pensez à la texture de l’aliment, comment vos papilles gustatives sont sollicitées et à quel endroit dans votre bouche, aux saveurs. Essayez ainsi de manger en pleine conscience au moins 5 minutes la 1ère fois, puis si cela vous est agréable, tentez d’augmenter la durée.
Vous développerez ainsi, presque sans effort, votre capacité à savourer l’instant. Cette capacité favorise le lâcher prise, permet de mettre à distance nos croyances et d’accueillir ce qui vient avec souplesse et bonne volonté.

Conclusion
En résumé, pour développer sa capacité à accepter et à lâcher prise vous disposez des pistes suivantes :
– Identifier et enlever un élément de son armure
– Retrouver ce qui est essentiel à ses yeux et orienter ses activités pour y répondre
– Observer ses pensées pour les mettre à distance
– Goûter l’instant présent.
Développer sa capacité à accepter ressemble à une descente en canoé ; il vaut mieux se laisser porter par le courant et avec souplesse accueillir ce qui vient. Bon entraînement !

Nous arrivons au terme de cette vidéo. Si elle vous a été utile, pensez à la partager !
Et si vous souhaitez approfondir les conseils abordés et pouvoir échanger sur votre situation, je vous invite à vous inscrire à l’atelier en ligne correspondant au thème de cette vidéo. Il sera animé par moi-même ou un autre formateur-coach de Nouveau Souffle.

A bientôt peut-être, prenez soin de vous.