Retraité aidant : comment trouver l’équilibre entre mes aspirations et mon rôle d’aidant ?

Bonjour à tous. Si vous avez cliqué sur cette vidéo, c’est que vous êtes sans doute à la fois retraité et aidant. Comment vivez-vous ces deux aspects de votre vie? Quel est le sentiment qui prédomine quand vous pensez à votre vie de retraité? Et quel est celui qui vous vient spontanément à l’esprit quand vous pensez à votre rôle d’aidant?
Sur ces deux questions, les sondages en France font état de sentiments très ambivalents : d’un côté, les 60-70 ans sont ceux qui déclarent le sentiment de bien-être le plus élevé par rapport aux autres classes d’âge. Et en même temps, 10 à 15 % de retraités souffrent de dépression.
Concernant le rôle d’aidant, il y en a quasiment autant qui déclarent que cela a des effets négatifs que des effets positifs sur leur moral.
Alors, pourquoi vit-on plus ou moins bien une transition de vie ? Et comment concilier ces deux étapes que sont le passage à la retraite et le rôle d’aidant ? C’est ce que nous allons voir dans cette vidéo.

Pour commencer, soulignons bien que le passage à la retraite est une étape de vie particulièrement déstabilisante : si cela offre davantage de temps à consacrer à sa famille, amis et loisirs, d’un autre côté, votre revenu baisse, c’est la fin d’une identité et d’un statut fondés sur la position professionnelle, c’est une grande partie de son réseau social qui est modifié, avec beaucoup qui se
retrouvent en situation d’isolement, c’est enfin souvent l’apparition de nouveaux soucis de santé.

Être aidant est généralement source de fatigue et de stress supplémentaire. Nombreux sont ceux qui disent par ailleurs qu’être aidant a un effet négatif sur leur vie sociale, ce qui vient renforcer les risques d’isolement auxquels on est déjà exposé au moment de la retraite.

Les rôles d’aidant et de retraité peuvent aussi s’opposer : la première chose dont se plaignent les aidants est de ne plus avoir de temps, là où le passage à la retraite est synonyme de temps disponible et de liberté. Être retraité et aidant, c’est donc avoir à gérer ces tiraillements entre un agenda complément ouvert après la vie professionnelle et l’absence de répit que vous laisse le soutien d’un proche malade ou dépendant qui compte sur vous.
Sur le plan psychologique, être retraité et aidant vous confronte à la même difficultés d’avoir des deuils à faire : Pour le nouveau retraité, il s’agit de faire un deuil biologique, identitaire et social; pour l’aidant on parle de « deuil blanc » : lorsque la santé ou le handicap de votre proche se dégrade, il y a des deuils successifs à faire, notamment dans sa relation à l’autre, et dans les projets que l’on voulait réaliser.

Alors que faire ?
Certes, vous ne pouvez pas changer la santé de votre proche malade ou dépendant, ni prédire son évolution. Mais vous pouvez ajuster votre manière de l’accueillir et trouver un équilibre qui vous permette de vous y adapter sans renoncer à être heureux.
Je vais vous donner 4 conseils en ce sens, qui ont été efficaces auprès d’aidants accompagnés par l’association Nouveau Souffle. N’hésitez pas à mettre en pause pour les suivre à votre rythme
1. Le premier concerne vos moteurs : En s’appuyant sur l’approche des neurosciences, je vous invite à distinguer deux types de motivations : les MOTIVATIONS DURABLES, ce qui vous ressource toujours, et qui vous redonne à tous les coups de l’énergie.
Et les MOTIVATIONS CONDITIONNELLES, le plaisir sera là à la condition que vous obteniez du résultat et/ou de la reconnaissance.

Pour repérer vos motivations durables, posez-vous ces questions :
• Qu’est-ce qu’une journée réussie pour vous ?
• Qu’est-ce que vous faites sans voir le temps passer ?
• Qu’est-ce que vous aimiez faire enfant ?
Listez les sous forme de verbes
Ex : jouer, bouger, apprendre, créer, partager un moment de complicité avec quelqu’un, …

Pour repérer vos motivations conditionnelles, posez-vous ces questions :
• Qu’est-ce que vous aimez faire mais vous déprime si le résultat n’est pas là ?
• Quels sont tous vos « Il faut » qui reviennent sans cesse dans votre bouche, dans vos pensées ?
Lister les également.

En miroir, demandez-vous quels sont les moteurs de votre proche dépendant
• Quels sont vos moteurs en communs ?
• Quels sont les moteurs différents et pourtant incontournables à prendre en compte chez moi & chez lui ?

2. Mon second conseil concerne vos freins :
Prenez le temps de vous poser ces questions délicates
• Qu’est-ce qui vous empêche de vivre sereinement votre nouvelle vie de retraité & votre rôle d’aidant ?
• Qu’est-ce qui vous fait peur : pensées récurrentes / ce qui peut vous réveiller la nuit… ?
• Quels deuils avez-vous besoin de faire aujourd’hui ? À quoi est-il difficile pour vous de renoncer ?
Nommer ses peurs est efficace pour petit à petit les accueillir et les dépasser.

En miroir, je vous invite à échanger avec votre proche sur ses émotions et ses peurs. C’est un beau cadeau à lui faire que de lui permettre de les exprimer et de mieux les gérer. C’est également précieux pour vous, pour pouvoir mieux le comprendre et le soutenir en tant qu’aidant.

Si vos peurs relevaient de l’angoisse, et que vous n’arriviez pas à les dépasser, je vous invite à faire la démarche d’aller faire le point avec un psychologue : celui de la plateforme aidants à côté de chez vous ; vous pouvez aussi vous adresser à un Centre Bien Vieillir Agirc Arrco pour faire un bilan gratuit avec un médecin et un psychologue.

3. Mon 3ème conseil : Faites le tri dans vos envies & déléguez
Installez-vous tranquillement et prenez une grande feuille blanche et divisez-la en 4 rubriques :
Dans la première, indiquez ce que je veux continuer à faire dans la vie
Ce que je veux faire de nouveau
Ce que je veux faire différemment
Ce que je ne veux plus faire
Dans cette dernière rubrique, osez noter ce que vous ne voulez plus faire en tant qu’aidant.
Qui pourraient les faire à votre place ? D’autres personnes de la famille ? Des professionnels du service à domicile ? Renseignez-vous auprès de vos caisses de retraite et de votre ville sur ce qu’elles peuvent proposer et prendre en charge en fonction de votre âge et votre rôle d’aidant : transport, aide-ménagère, services de repas, etc.

Vous pourriez aussi tester une solution de prise en charge adaptée de votre proche pendant que vous pourrez souffler quelques heures ou la journée : renseignez-vous sur les différentes formules de répit et aides financières possible sur pourlespersonnesagées.gouv.fr

Notez la première petite chose que vous allez essayer de déléguer.

4. Mon 4e et dernier conseil : prenez votre agenda

• Quand concrètement allez-vous placer ce qui vous fait le plus plaisir ?
• Votre minute plaisir du matin ?
• Votre heure ressourcement de la semaine ?
• L’événement du mois ? de l’année ?
• Quand et comment allez-vous intégrer des moments 100% plaisir durable pour votre proche ?
• Quels relais ? À quels moments pour alléger votre responsabilité d’aidant ?
• À quel(s) moment(s) pourrez-vous éteindre votre téléphone ?

Nous arrivons au terme de cette vidéo. Si elle vous a plu, pensez à la partager !
Et si vous souhaitez approfondir et échanger sur votre situation d’aidant, renseignez-vous sur les accompagnements individuels et les ateliers proposés par l’association Nouveau Souffle. Ces accompagnements sont pris en charge.

À bientôt peut-être, prenez soin de vous.