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Prendre une décision à plusieurs

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Prendre une décision à plusieurs

Prendre une décision est souvent un exercice difficile, décider à plusieurs peut être un vrai casse-tête ! Comment décider ensemble sans conflit ?

À propos de cette vidéo

Lorsque l’on est aidant, il nous incombe souvent de devoir prendre de grandes décisions, notamment concernant la prise en charge de notre proche. Organiser de rester au domicile, ou choisir un établissement sont des choix forts et impactant. Faire ces choix à plusieurs peut être difficile : à la peur de se tromper s’ajoute le désaccord, voire le conflit entre les aidants concernés par la décision. Des enjeux et tensions parfois issus du passé peuvent s’entremêler avec les enjeux actuels et complexifier encore la situation.

Inspirée de la méthode de prise de décision par consentement, cette vidéo vous donnera des clés pour prendre une décision à plusieurs en permettant à chacun de s’exprimer et  de se sentir entendu.

Dans une première partie, vous découvrirez comment vous mettre dans de bonnes conditions pour préparer la prise de décision commune.

Vous apprendrez ensuite ce qu’est la prise de décision par consentement, et en particulier la notion centrale d’objection argumentée.

A partir de ces éléments préparatoires, la troisième partie de la vidéo vous proposera un déroulement guidé pour mener une réunion de prise de décision à plusieurs.

 

Sommaire de la vidéo

00:00
Introduction
01:10
Prendre du recul
01:55
Les conditions préalables
04:10
La décision par consentement
05:58
Application de la méthode
Ouvrir la transcription de la vidéo (si disponible)

Bonjour !
Je suis Laure Ray, coach et formatrice Nouveau Souffle.

Si vous avez cliqué sur cette vidéo c’est sans doute que vous aidez un proche malade ou dépendant avec d’autres personnes et qu’ensemble vous avez une décision importante à prendre. Par exemple peut-être que comme Christine et Pierre vous vous occupez de votre enfant en situation de handicap et que vous hésitez à le faire entrer dans un IME, ou que comme Jacques, vous prenez soin avec vos frères et sœurs de votre mère en perte d’autonomie, et que vous envisagez un EHPAD.
Prendre une décision est souvent un exercice difficile, prendre une décision à plusieurs peut être un vrai casse-tête voire une source de conflit. Des enjeux et tensions parfois issus du passé peuvent s’entremêler avec les enjeux actuels et complexifier encore la situation.

Je vous propose que nous voyions ensemble quelques pistes pour prendre une décision sereine à plusieurs.

1. Prendre du recul
Tout d’abord il s’agit de faire le point honnêtement et pour vous-même sur vos différents ressentis en distinguant bien ce qui concerne la situation de l’aidé d’une part et les relations avec les autres aidants d’autre part. Ensuite je vous invite à vous connecter à ce que vous voulez vivre dans cette relation avec les personnes impliquées dans la décision. Par exemple : « j’aimerais que cette prise de décision se déroule sans conflit. » ou « j’aimerais que chacun puisse dire honnêtement ce qu’il veut. ». Le fait de mettre des mots pour vous sur ce que vous voulez vivre vous permet de vous mettre en condition intérieure pour la suite du processus de prise de décision.

2. Les conditions préalables
Lorsqu’une grande décision est à prendre à plusieurs, il est important de se mettre dans les bonnes conditions.
D’abord, avez-vous réfléchi aux personnes qui doivent participer à la prise de décision ? Dans le cas de Jacques, a-t-il demandé à sa mère ce qu’elle pense d’aller en EHPAD ? Ce qui pourrait la faire adhérer à cette idée, et à l’inverse ce qui lui fait peur et lui est difficilement acceptable ? Comment intégrer cela dans la prise de décision ? Est-ce que sa mère va participer à la réflexion et à la prise de décision ou non ? Cela dépend bien entendu de nombreux facteurs, à commencer par son état de santé. Prenez le temps de lister l’ensemble des personnes à associer à la prise de décision, surtout s’il pouvait y avoir une ambiguïté. En cas de famille recomposée, ou d’un nouveau compagnon sans remariage par exemple. Cela évitera de possibles tensions ultérieures avec ceux qui n’auraient pas été associés à la décision.
Deuxièmement, je vous recommande vraiment de prendre le temps d’un échange de vive voix tous ensemble. Il est vraiment préférable d’éviter les discussions 2 à 2 ou les échanges télégraphiques sur WhatsApp ou autre système de communication instantanée. S’il ne vous est pas possible de vous retrouver physiquement tous ensemble, vous pouvez opter pour une visio ou une conférence téléphonique.
Enfin, en cas de tension ou de situation complexe, il peut être vraiment utile de choisir ensemble une personne pour piloter la démarche de prise de décision. Cela ne veut pas dire que l’on choisira l’avis de cette personne. Il s’agit que l’un de vous s’assure que chacun puisse s’exprimer et être écouté. Et idéalement, si tous les membres de la famille peuvent commencer par regarder cette vidéo, cela peut aider ! Si en revanche la situation est trop tendue pour qu’il soit envisageable de choisir un pilote, ou pour que l’écoute de chacun soit possible, l’aide d’un médiateur familial peut être précieuse. Vous trouverez des contacts proches de chez vous sur le site mediation-aidants-aides.fr.

3. La décision par consentement
Les conditions étant posées, comment s’y prend-on pour décider ?
Lorsque l’on a une décision à prendre à plusieurs, on s’oriente généralement vers le consensus afin de tenir compte de l’avis de tous. En fait, le consensus, c’est quand tout le monde est « pour ». Or obtenir l’accord de tous est souvent très difficile, c’est pourquoi nous vous proposons dans cette vidéo de s’inspirer de la méthode de prise de décision par consentement, issue du modèle de la sociocratie. Le consentement, c’est quand personne n’est « contre ».
Avant de vous présenter la démarche plus en détail pour mieux vous aider dans votre prise de décision, il est important de préciser ce que cela signifie ici d’être « contre » la solution proposée. « Être contre » signifie pouvoir formuler une objection avec de vrais arguments, en démontrant qu’il pourrait y avoir des risques ou des conséquences directes néfastes si l’on prend cette décision.
À l’inverse, les objections suivantes sont à éviter :
– L’objection “Meilleure Idée”: “j’objecte parce que je pense que c’est bien mais qu’on peut faire encore mieux, je vous explique…
– L’objection “Boule de cristal”: “Oui j’ai une objection, je ne sais pas pourquoi mais mon petit doigt me dit que ça ne marchera pas…”
– L’objection “Préférence personnelle”: “J’ai une objection: je préfère le rouge plutôt que le bleu, c’est plus joli.”
– Et peut-être la plus difficile : l’objection polluée par un conflit antérieur : « de toute façon c’est toujours toi qui décides »
Maintenant que ceci est précisé, nous pouvons passer à la démarche de décision proprement dite.

4. Application de la méthode
Une étape préalable consiste à collecter les informations sur les différentes solutions envisageables. Il s’agit ici des informations pratiques et concrètes qui répondent aux questions comment on fait, comment cela fonctionne, combien ça coûte, combien de temps ça prend, qui doit s’en occuper, etc. Cette recherche est à réaliser en amont de la réunion de prise de décision. A titre d’exemple, la rubrique « ma vie d’aidant » sur le site internet « maboussoleaifants.fr » donne de nombreuses informations utiles. C’est aussi le moment de prendre l’avis des professionnels qui vous entourent : qu’en pensent le médecin ? l’assistante sociale ? etc.
Maintenant que les informations préalables sont collectées et que tous sont réunis, voici les étapes de la discussion :
– Je vous propose de commencer par lister ensemble les faits qui rendent cette prise de décision nécessaire maintenant. Je vous invite à être le plus objectifs possible, et à vous mettre d’accord sur cette liste.
– C’est également le moment de partager les enjeux : vers quoi souhaitons nous aller ? Quels sont les critères les plus importants pour notre proche ? De quoi a-t-il besoin ? Quels sont les risques si on ne fait rien ? Quels sont les avantages à remettre la décision à plus tard ?
Il est intéressant ici que chacun puisse s’exprimer, il n’est pas nécessaire d’être tous d’accord sur ces enjeux.
– Vous pouvez alors lister les solutions envisageables parmi lesquelles il s’agit de choisir.
– Puis je vous invite à prendre un temps de réflexion individuelle et à partager sur les 3 points suivants : quels sont mes ressentis vis-à-vis de chacune des solutions ? Quels avantages est ce que je vois à chacune des solutions ? Quelles sont mes objections argumentées pour chacune de ces solutions ? Notez bien les arguments qui nourrissent votre objection.
– Puis vient le moment de partager ces réflexions. Lors de ce tour de table, il est essentiel d’écouter celui qui parle sans l’interrompre et de ne pas rebondir sur ce qu’un autre a dit lors de sa propre prise de parole. Cette étape est importante car elle permet que chacun se sente entendu et que chacun ait pris conscience des différentes visions des autres. Cela permet de sortir de la démarche réactive habituelle dans laquelle on ne s’écoute pas mais on essaie de convaincre les autres.
– Lorsque tout le monde a parlé, vous pouvez vous demander collectivement ce qui se dessine, ce qui émerge de ces échanges. Est-ce que la balance penche plutôt d’un côté que d’un autre ? Comment répondre aux objections présentées ? Quelles propositions d’aménagement de l’une ou l’autre solution peuvent être faites pour y répondre ? Quelles alternatives seraient possibles ? par exemple peut-on essayer une solution pendant un mois ou deux et faire le point ensuite ?
– Quand une solution se dégage particulièrement, il est temps de la mettre au vote en demandant s’il y a des objections : Dans un premier temps chacun répond à la question : « avez-vous une objection au regard des enjeux ou d’un risque important pour le groupe ou pour un de ses membres ? ». Chacun répond seulement par oui ou par non. Si des personnes ont répondu « oui », elles devront alors expliquer leurs arguments, et le groupe reprend l’étape précédente en réfléchissant ensemble à ce qu’il serait possible de faire. Lorsqu’il n’y a plus d’objection, la décision est adoptée.

5. Conclusion
J’espère que ces pistes pourront vous aider, dans ces moments difficiles que sont les prises de décisions importantes à plusieurs ! D’autant que l’urgence ne facilite pas le dialogue… Et pourtant il est vraiment important que chacun puisse dire et être entendu sur ce qu’il peut faire et sur ce qu’il ne peut pas faire.

Rappelez-vous qu’il n’y a pas forcément une seule bonne décision, et que souvent, on cherche surtout la moins mauvaise… Et vous pouvez vous donner une phase de test, et refaire le point dans deux ou trois mois pour ajuster au besoin.

Si cette démarche est difficile et suscite trop de tensions, je vous conseille vraiment de faire appel à un médiateur familial qui facilitera le dialogue et aidera à apaiser les conflits.

Si cette vidéo vous a plu, n’hésitez pas à la partager avec d’autres aidants et si vous souhaitez approfondir les conseils abordés et pouvoir échanger sur votre situation, je vous invite à vous inscrire à un atelier en ligne animé par moi-même ou un autre formateur-coach Nouveau Souffle.

À bientôt peut-être, prenez soin de vous.

Approfondir la notion en atelier

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Prendre une décision à plusieurs

Prendre une décision est souvent un exercice difficile, décider à plusieurs peut être un vrai casse-tête ! Comment décider ensemble sans conflit ?