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Prendre sereinement une décision concernant mon proche

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Vous avez une décision importante à prendre concernant la personne que vous aidez ?
Cette vidéo est faite pour vous !

À propos de cette vidéo

En tant qu’aidant d’un proche malade ou dépendant, vous pouvez avoir à prendre une décision importante et difficile comme celle de recourir à une aide extérieure ou celle d’envisager l’entrée dans un établissement ou encore celle de changer la prise en charge de votre enfant en situation de handicap. Vous vous sentez peut-être indécis, avez peur de vous tromper, voire vous sentez complètement perdu.

Dans la première partie de cette vidéo, nous allons clarifier ce qui se joue pour vous dans une prise de décision, notamment sous l’angle des biais cognitifs.

Puis nous vous proposerons une démarche pas à pas pour vous aider dans votre prise de décision. Cette méthode vous permettra de sortir d’une réflexion purement cérébrale et  de tenir compte le mieux possible des besoins de votre proche et des vôtres.

Alors, munissez-vous d’une feuille et d’un stylo, et laissez-vous guider !

Sources et références :

  • La Communication Non Violente,  Marshall B. Rosenberg : https://cnvfrance.fr/
  • Les Mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs), Marshall B. Rosenberg, La découverte 2016
  • Quatorze besoins fondamentaux selon Virginia Henderson
  • Système 1 Système 2, les deux vitesses de la pensée, Kahneman D. (2011)

Sommaire de la vidéo

00:00
Introduction
00:36
Qu’est-ce qui se joue en nous lors d’une prise de décision ?
01:17
Les biais cognitifs
03:31
La démarche de prise de décision guidée en 6 étapes pour identifier vos besoins
08:27
Prendre en compte les besoins de l’aidé
10:27
Confirmer ou affiner sa décision
Ouvrir la transcription de la vidéo (si disponible)

Bonjour !
Je suis Laure Ray, coach et formatrice Nouveau Souffle.

Si vous avez cliqué sur cette vidéo, c’est sans doute que vous avez une décision importante à prendre par rapport à la personne que vous aidez, par exemple celle de recourir à une aide extérieure ou celle d’envisager l’entrée dans un établissement ou encore celle de changer la prise en charge de votre enfant en situation de handicap car cela se passe mal actuellement. Et peut-être avez-vous essayé la traditionnelle méthode des listes des + et des – et vous ne vous en sortez pas pour autant. Dans cette vidéo, nous allons clarifier ce qui se joue pour vous dans une prise de décision et vous proposer une démarche pour vous aider à décider.

Souvent lorsqu’on a une décision à prendre, de très nombreux arguments tournent dans notre tête. Ce sont des arguments de différents types : factuels, émotionnels, des questions, les avis des différentes personnes de notre entourage, des jugements et croyances personnelles. Tout cela se mélange dans notre tête et nous conduit à nous sentir complètement perdus.
Nous sommes également souvent influencés par ce qu’on appelle les biais cognitifs. Un biais cognitif est un mécanisme de pensée inconscient, rapide et intuitif mais qui peut conduire à un jugement ou une prise de décision erronés. Il en existe de très nombreux. Ils faussent notamment notre perception des informations et notre perception du risque. Il est utile de connaître les principaux biais afin de ne pas se laisser piéger. Citons-en 3 :
– Le biais de confirmation : nous avons tendance à prêter davantage attention aux informations qui valident nos croyances, et à l’inverse à minimiser celles qui les remettent en cause.
– Le biais d’ancrage mental : c’est la tendance à prendre comme référence la première information que nous avons eue à propos d’un sujet, et à ne pas tenir compte des informations reçues ultérieurement
– Le biais de statu quo : nous préférons naturellement la situation actuelle à toute autre option, c’est la fameuse peur de l’inconnu. Il se traduit pas un esprit critique excessif envers tout ce qui mettrait en cause notre équilibre familier, même s’il est inconfortable. Il se reconnait aux « oui, mais… » que nous opposons à toute tentative de trouver une solution aux problèmes que nous rencontrons.
Reconnaitre ces biais est un premier pas pour examiner la situation avec davantage d’objectivité. Le biais de confirmation est le plus délicat à traiter car il s’agit de reconnaitre nos croyances comme telles, et non comme des vérités avérées. Par exemple : « si je mets ma mère en EHPAD, je l’abandonne ou elle va se laisser décliner. » ou « si je sors mon fils du milieu ordinaire, il ne sera plus assez stimulé. »… Quand vous avez identifié une de vos croyances, vous pouvez vous demander d’où elle vient. Quels faits ou situations la confirment ? Et quels faits ou situations pourraient l’infirmer ?

Une fois que vous avez recueilli toutes les informations nécessaires, de la manière la plus objective possible, nous pouvons passer à la démarche de prise de décision que nous vous proposons pour sortir d’une réflexion purement cérébrale et vous permettre de tenir compte le mieux possible des besoins de votre proche et des vôtres. N’hésitez pas à mettre la vidéo en pause au fur et à mesure pour prendre le temps de vivre les étapes à votre rythme.

Cette méthode s’inspire des travaux de Marshall B. Rosenberg sur la Communication Non Violente.

1) La première étape consiste à formuler votre question de façon à ce qu’elle appelle une réponse par Oui ou par Non, par exemple commençant par « est-ce que je dois… » par exemple « est-ce que je dois mettre en place une aide extérieure ?».
Ecrivez cette question en haut d’une feuille.

2) Puis listez tout ce qui vous ferait répondre « oui » et qui vous vient spontanément, y compris les croyances ou les conseils reçus. Par exemple « c’est la meilleure chose à faire » ; « c’est ce que conseille le médecin, ou mon fils… » ; « ça montre que je m’occupe bien de mon proche » etc
Et de même listez tout ce qui vous ferait répondre « non ». Par exemple : « c’est trop cher, ou trop compliqué… » ; « j’avais promis à mon proche de ne pas faire cela » ; « si je fais ça, il va me détester » ; « je suis trop indécis » ; « je ne suis pas capable » etc.

3) Maintenant que tous ces arguments sont déposés hors de vous, prenez un instant pour bouger, vous lever, vous étirer. Vous pouvez même changer de siège avant de continuer le processus. Tout cela afin de prendre de la distance avec toutes ces idées qui provoquent du stress, de la tension en vous, qui vous rendent manipulables, influençables et vulnérables. Ces différents arguments qui vous tiraillent sont tels que, quelque soit la décision que vous prendrez, vous serez perdants car la part de vous qui voulait l’autre choix vous dira toujours « Tu vois, je te l’avais bien dit ».
La suite de la démarche est ce qui va vous permettre de sortir de cette dichotomie, et d’être en paix avec les différents avis en vous.

4) Après avoir bougé et pris du recul avec les idées exprimées précédemment, je vous invite à vous relier à votre envie de dire « oui » et à laisser émerger ce que vous ressentez en lien avec cette idée du oui. Est-ce plutôt de la joie, de la peur, de la tristesse, autre chose ? Prenez le temps de nommer ces différentes émotions qui vous viennent. Vous pouvez, si vous le souhaitez, utiliser une liste de sentiments pour vous aider à préciser votre ressenti.
Puis demandez-vous quels besoins sont satisfaits pour vous en disant « oui ». Qu’est-ce que qui est important pour vous aujourd’hui ? C’est peut-être un besoin de sécurité, un besoin d’être rassuré, un besoin de répit, ou encore de soutien, ou de relation etc. Là encore, une liste de besoins peut vous aider à identifier ce qui correspond le mieux à votre situation présente. Vous pouvez les noter, et entourer le besoin le plus important pour vous aujourd’hui parmi ces besoins qui vous feraient dire oui.

5) Maintenant, reliez-vous à votre envie de dire « non », et laissez émerger les sentiments en liens avec cette idée de dire « non ». Là encore prenez le temps de ressentir les différentes émotions et de les nommer.
Puis identifiez les besoins qui sont satisfaits pour vous en disant « non ». Prenez le temps de les noter et entourez le besoin le plus important pour vous aujourd’hui parmi ces besoins qui vous feraient dire non.

6) En regardant l’ensemble des besoins qui émergent du « oui » et du « non », et en particulier les deux plus importants que vous avez entourés, accueillez le fait que vous avez aujourd’hui besoin de tout cela. Tout cela est bon, respectable et important.
Il s’agit maintenant de faire émerger une décision. Pour cela, demandez-vous :
Parmi ces besoins, quel est celui que je choisis de satisfaire par cette décision ?
Comment puis-je prendre soin de mon autre besoin ? Cela peut être en apportant une adaptation ou une condition à cette décision, mais ce besoin peut aussi être nourri d’une autre façon ou à un autre moment.
Normalement, à ce stade, vous vous sentez plus au clair et plus en paix avec votre questionnement. Peut-être un choix a-t-il émergé, et peut-être pas encore tout à fait. Dans ce cas, laissez passer quelques heures ou quelques jours, et voyez ce qui émerge en vous.

7) Il est alors temps de vérifier comment les besoins de la personne aidée sont satisfaits par cette décision. Nous allons passer en revue ces différents besoins, et pour chacun vous allez vous demander comment il va être nourri avec le choix que vous avez fait, en fonction bien sûr de l’état de santé de votre proche.
– Les besoins physiologiques : manger, boire, respirer, se reposer
– Les besoins de sécurité physique et mentale : prendre soin de sa santé, recevoir de l’aide ou des soins quand c’est nécessaire, être protégé
– Les besoins de relation : pouvoir communiquer, avoir des relations avec sa famille, des amis, exprimer et recevoir de l’amour et de l’affection
– Les besoins de s’occuper et de se développer : avoir des activités physiques et des activités plaisantes et divertissantes, apprendre, pratiquer sa religion, etc.
Et savez-vous ce que votre proche pense de cette question ? Cela peut être une bonne chose de le lui demander !
Peut-être constatez-vous que l’un ou l’autre de ces besoins n’est pas suffisamment satisfait. Dans ce cas, quels aménagements ou modifications pouvez-vous apporter à votre décision pour nourrir ce manque ? qu’est-ce qui pourrait être fait différemment ? Il existe peut-être des alternatives, par exemple essayer de manière temporaire un établissement avec de s’engager. Si un arbitrage doit être fait entre différents besoins, qu’est-ce qui est prioritaire ? Cette réflexion peut vous amener à aménager votre idée initiale, voire à la modifier, toujours en tenant compte de vos besoins, et de ceux de votre proche.

8) Dans l’idéal, et si vous en avez le temps, laissez maintenant passer quelques heures ou quelques jours pour observer ce qui se passe en vous par rapport à la solution à laquelle vous êtes arrivé. Ressentez-vous de la paix, du soulagement, de la confiance ? cela confirme votre décision. Ou ressentez-vous plutôt de l’inconfort, de la peur, voire de la culpabilité ? Dans ce cas, il peut être utile de refaire à nouveau le processus présenté dans cette vidéo pour identifier quel besoin important pour vous n’est pas encore pris en compte. Vous pouvez aussi recourir à un coaching individuel ou à un de nos ateliers pour vous aider à clarifier ce qui se joue ici.
Dans tous les cas, rappelez-vous qu’il n’y a sans doute pas une seule et unique bonne décision. Et que parfois, il s’agit plutôt de faire le moins mauvais choix.
Tant que toutes les portes sont ouvertes, vous restez au carrefour. Une fois qu’une décision est prise, fermez résolument les autres portes. Ce qui en fera une bonne décision, c’est la façon dont vous vous engagerez dans sa mise en œuvre.

Si cette vidéo vous a plu, n’hésitez pas à la partager avec d’autres aidants et si vous souhaitez approfondir les conseils abordés et pouvoir échanger sur votre situation, je vous invite à vous inscrire à un atelier en ligne animé par moi-même ou un autre formateur-coach Nouveau Souffle.

A bientôt peut-être, prenez soin de vous.

Approfondir la notion en atelier

Cette vidéo vous a plu et vous ressentez le besoin d’être accompagné dans votre rôle d’aidant sur ce thème. Les formateurs – coachs de Nouveau Souffle peuvent vous accompagner.
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Grâce au soutien de différents financeurs, ces accompagnements sont pris en charge à 100%.

Vous avez une décision importante à prendre concernant la personne que vous aidez ?
Cette vidéo est faite pour vous !