Conjoint malade ou dépendant : comment préserver ma vie de couple ?
Quand mon conjoint devient dépendant, comment entretenir le lien amoureux ?
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Bonjour à tous.
Si vous avez cliqué sur cette vidéo, c’est que vous êtes sans doute conjoint d’une personne malade ou dépendante et que vous cherchez à préserver votre vie de couple. En effet, la maladie ou le handicap mettent à mal le lien amoureux et déséquilibrent la relation des partenaires. Alors comment maintenir la relation amoureuse quand on est aidant ? C’est ce que nous allons voir dans cette vidéo.
Le lien amoureux se nourrit des témoignages d’amour échangés qui ont pour but de remplir le réservoir émotionnel des conjoints. Il existe plusieurs manières d’exprimer ses sentiments amoureux et de ressentir l’amour de ses proches : c’est ce que Gary Chapman, conseiller conjugal américain, a appelé les langages de l’amour. Il existe 5 langages de l’amour et nous avons tendance à utiliser pour notre conjoint, celui qui est important à nos yeux. Oui mais voilà, notre conjoint n’est pas forcément sensible au même langage que nous.
Je vous propose de les passer en revue. N’hésitez pas à mettre en pause pour les suivre à votre rythme.
1. Les paroles valorisantes : ce sont des communications verbales qui témoignent de l’admiration et de la tendresse que l’on éprouve pour l’autre. Ce peut être des paroles aimables, des compliments sincères, des encouragements, des remerciements, des mots d’amour. Les personnes pour qui ce langage est prédominant aiment entendre qu’elles sont aimées et appréciées. Elles sont aussi très sensibles aux critiques et aux paroles dévalorisantes.
2. Les moments de qualité : les personnes sensibles à ce langage vont particulièrement apprécier le temps passé ensemble, en exclusivité. Elles aiment les activités partagées, les conversations profondes, les sorties à deux, etc. Ces moments permettent de cultiver la complicité. Pour les personnes sensibles à ce langage, il est important qu’il n’y ait pas de distraction pour que ces moments privilégiés soient considérés comme exclusifs : une sonnerie de téléphone impromptue ou un regard jeté aux messages lors d’un tête-à-tête seront vécus comme un manque d’intérêt.
3. Le contact physique : les personnes dont c’est le langage principal aiment les gestes physiques d’affection et de tendresse. Bien que la sexualité fasse partie de ce langage, elle ne suffit pas à le résumer. Il existe de nombreux gestes qui peuvent témoigner de la tendresse pour l’autre : se tenir la main, entourer les épaules de son bras, poser un baiser sur le front, caresser un avant-bras, s’asseoir collés côte à côte, etc. Les personnes dont c’est le langage principal vivent mal l’absence de proximité physique.
4. Les services rendus : ce langage consiste à témoigner de son amour par des actes concrets. Ce sont les petits services tout simples et utiles qui allègent la charge du quotidien comme accomplir une tâche ménagère, assurer une conduite, accompagner à un rendez-vous médical. Pour les personnes dont c’est le principal langage, ce sont les actes qui témoignent de l’amour. Si elles sont limitées par la maladie, elles peuvent souffrir profondément de ne plus pouvoir aider et se sentir mises à l’écart.
5. Les cadeaux : ce sont des présents offerts à la personne aimée. Ils n’ont pas besoin d’avoir coûté cher ou d’être volumineux. C’est leur valeur symbolique qui compte. Ce qui est important, c’est qu’ils témoignent des sentiments amoureux de l’autre. Les personnes sensibles à ce langage se sentent aimées quand elles reçoivent des cadeaux et, à l’inverse, vivent mal de ne rien recevoir lors d’un événement important ou d’une date symbolique marquante pour le couple. Elles peuvent également être frustrées de ne plus être en capacité d’offrir des cadeaux à cause de leur état de santé.
Maintenant, je vous propose de partir à la découverte de votre langage préféré et de celui de votre partenaire. Pour cela, prenez un temps ensemble, au calme, idéalement côte à côte et répondez aux questions suivantes :
– Qu’est-ce que j’attends le plus de toi ? Qu’est-ce que je te demande le plus souvent ? La réponse à ces questions vous informera sur votre langage prédominant.
– Qu’est-ce qui m’agace le plus chez toi ? Qu’est-ce que je te reproche le plus ? Qu’est-ce qui me déçoit ? L’inverse de vos réponses vous renseignera sur votre langage préféré. Par exemple, si vous trouvez que votre partenaire ne vous exprime pas assez sa gratitude ou ne vous fait pas assez de compliments, vous êtes probablement attaché aux paroles valorisantes.
– Comment est-ce que je te témoigne le plus souvent mon amour ? Cela vous indiquera probablement comment vous aimeriez qu’on vous témoigne de l’amour.
Qu’en déduisez-vous ? Quel est votre langage préféré ?
Si vous le pouvez, notez vos réponses, chacun séparément sur une feuille, puis échangez vos notes. Prenez le temps de lire en silence. Puis partagez vos impressions, vos surprises, vos découvertes. Écoutez-vous jusqu’au bout, sans jugement ni critique. Si votre conjoint ne peut plus écrire, notez à sa place, mais n’interférez pas dans sa réflexion, écoutez-le avec respect. S’il n’est plus en mesure de faire l’exercice, faites-le à sa place. Il se peut que le langage d’amour le plus significatif pour votre conjoint ait évolué du fait de sa maladie : Dans ce cas, demandez-vous quel était son langage préféré avant la maladie et quel est-il maintenant. Posez-vous les questions suivantes :
– Qu’est-ce qu’il me demande le plus ? Qu’attend-il de moi ?
– De quoi se plaint-il le plus souvent ? Comment me témoigne-t-il le plus souvent son amour ?
– Qu’en déduisez-vous ? Quel est le langage d’amour préféré de votre partenaire ?
Enfin, posez-vous ces nouvelles questions :
– En tenant compte du contexte particulier de handicap ou de la maladie que nous vivons et connaissant nos langages d’amour respectifs : Qu’est-ce que je peux faire pour te témoigner davantage mon amour ?
– Comment peux-tu m’aider à te témoigner davantage mon amour ?
– Comment puis-je t’aider à me témoigner davantage ton amour ?
N’ayez pas peur de faire preuve de créativité et d’imagination : ce n’est pas parce que certaines choses ne sont plus possibles que vous ne pouvez plus vous exprimer vos sentiments. Par exemple, si le langage de votre conjoint était les services rendus et que son handicap a beaucoup limité ses capacités, laissez-le vous rendre service avec l’aide d’un tiers ou bien confiez-lui des services minimes à sa mesure et remerciez-le pour sa contribution. Acceptez que le service ne soit pas parfaitement réalisé mais accueillez-le comme une preuve d’amour. Tout cela remplira votre réservoir émotionnel et vous aidera à rester un couple aimant malgré la dépendance.
Si votre réservoir affectif est vraiment vide et que votre conjoint n’est plus du tout en capacité de vous exprimer son amour, vous pouvez demander des signes d’affection à vos proches, à vos enfants, par exemple, en précisant le langage qui vous convient le mieux. Plus vous serez précis dans vos demandes, plus les autres pourront vous apporter leur soutien. Cela vous sera grandement utile pour rester un aidant bienveillant.
Enfin, si vous ne reconnaissez plus la personne aimée car sa personnalité et son caractère sont très modifiés, pensez à vous renseigner sur la maladie pour comprendre comment elle affecte la personnalité de votre conjoint. C’est particulièrement vrai pour les maladies neuro-dégénératives qui modifient les comportements. Vous pouvez aussi rejoindre des groupes de paroles d’aidants confrontés à la même maladie que vous. Il est souvent inspirant d’entendre d’autres conjoints partager leur expérience.
Nous arrivons au terme de cette vidéo. Si elle vous a plu, pensez à la partager ! Et si vous souhaitez approfondir et échanger sur votre situation d’aidant, renseignez-vous sur les accompagnements individuels et les ateliers proposés par l’association Nouveau Souffle. Ces accompagnements sont pris en charge dès lors que vous êtes aidant. Vous trouverez le lien d’inscription sur notre site internet.
À bientôt peut-être, prenez soin de vous.
Approfondir la notion en atelier
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